Ivresse automnale.(Duo EF/berndt)

Ivresse automnale

La vapeur me précède, trace mon parcours,
Flatte mes narines. Et l’étourdissement court.
Les murs, les tableaux, tout sur mon passage,
Toutes choses rencontrées ne sont que nuages.


Ce pied nu donnant tant de trésors !
Ce rubis, cet ocre, cette ivresse, cette vie...
De ces effluves on en perdrait le Nord
Tant l'odeur enivrante guide notre envie.


Voici donc venu le temps où vibrant dans l’espoir,
La fraîche fleur s’évapore dans le grand pressoir.
Les chants, les parfums fusent dans le ciel du soir,
Langoureux vertige, et douce trajectoire.


Dans les cuves, le fruit du vignoble pressé
Annonce du festif, des noces arrosées.
Incarnat, jusqu'à la lie, je bois tes promesses ;
Que tes raisins fermentés m'inondent d'ivresse.


Le soleil noyé dans la merveilleuse tige
Visitée par l'immense frisson... Un vertige
A l’idée du savoureux nectar... Un ouragan !
Elle ferme les yeux... Quels sublimes instants...


Fragile, je hume sa peau avec allégresse.
Que Dionysos absout, à présent, ma hardiesse,
Mais l'émoi m'envahit... Je ne peux résister.
Ce zéphyr m'entraîne vers sa félicité !


Il n’y a plus qu’homme et femme... Et désir,
Que corps unis, comme à l’ombre des temps.
Sans autre exigence que le pur plaisir,
Un frisson brutal et foudroyant les surprend.