L'esquisse.

Le dessin permet au sculpteur de voir des formes avant de les mettre en volume. Le dessin de nu est sans cesse renouvelé par un infini répertoire d’attitudes que le modèle propose à l’artiste d’où le charme, la spontanéité, la vitalité de cet exercice.


Au-delà de la ressemblance il importe de rechercher avant tout la crédibilité du sujet, une approche sensuelle, des proportions harmonieuses propres à satisfaire l’œil du spectateur. Dans la part de l’œuvre consacrée au dessin, il convient de privilégier le trait qui permet de concrétiser l’attitude et le caractère du modèle. En accentuant la longueur du buste, la courbe d’un bras, le déhanchement du bassin, l’artiste exprime ainsi la dynamique du mouvement donné par son modèle. Ces déformations ne sont pas acceptables dans l’ordre de la statuaire mais, impératives pour le domaine du bas-relief si l’on veut obtenir une vie active.


Un dessin réalisé avec minutie met en valeur la courbe des corps par la simple magie du crayon noir sur la feuille blanche. Des ombres définiront des volumes sous les omoplates, au creux des reins, dans le galbe des fesses, sur un dos musclé, dynamique. Ainsi, voilà le modèle rendu avec tout son mystère et toute la solennité grave qui lui est reconnue.

L’ESQUISSE.


En nature, tant d’avantages,
Encore plus et davantage !
Voilà ! Et l’on affine le trait,
En détail. Formidable plongée !


C’est l’immersion savoureuse
Du regard, plongée merveilleuse
Et lieu de fascination,
Domaine de tant de questions.


Le tremplin du désir, le voici !
C’est le règne du ferme, ici !
Empire du blanc, des merveilles,
Jardin de fraises et groseilles.


Appel aux appétits féroces,
Parfois, violences précoces,
Folles, voluptueuses pensées.
Un vaste panorama rosé !

Les dessins à la craie au crayon, au fusain, on les consulte, on les regarde très longuement, on laisse ces nus de papier prendre vie, on imagine tout un monde feutré, sensuel d’échanges et de confidences qui s’ouvriront, un jour, au spectateur. Et vous voilà prêt à affronter la sculpture là où ne pardonnent pas les-à-peu-près, là où vous vous devez de donner le meilleur de vous-même parce que le plus intime