Les guépières.

Des corsets roses et des noirs et des blancs.
Des avec des élastiques aux côtés
Pour autoriser à remuer dedans ;
Les uns avec un joli dos, d'autres sans
Pour porter des robes très décolletées.

Il en est avec des bretelles croisées.
Avec jarretelles pour tenir les bas
Avec des jarretelles souples dorées
Dans un ruban de soie dissimulées .

J'en ai vu des en satin bleu turquoise
Couverts de fines broderies blondes,
Avec, tout en bas, un volant de blondes
Qui devait terriblement chercher noises
Mais qui faisait tout à fait joli, lacés.

J'en ai vu des en élastique, travaillé
Comme de la dentelle, tout ajouré,
Avec des dessins de feuilles de vigne
Et avec des branches, qui font des lignes,
Des avec satin au milieu et lacets.

Quand la couture est une fleur que l'on respire, qui se fane et que l'on jette, une oeuvre artistique est un musc : plus elle prend de l'âge, plus elle embaume. La couture donne corps au visible, la poésie, la peinture et la sculpture le donnent à l'invisible.
Le mythe de l'apparence, le temps qui illusionne, le langage qui limite les rêves, les souvenirs, la vie omniprésente et vaine, le pur et l'impur vécus et infligés avec la même innocence. C'est ce que l'on veux exprimer avec une plume, des ciseaux et des pinceaux.